À Lomé, le verdict des urnes s'est soldé par une démonstration de force du parti présidentiel. Malgré un climat préélectoral marqué par des appels au boycott et une contestation latente, le scrutin municipal du 20 juillet s’est conclu par une victoire écrasante de l’Union pour la République (UNIR). Avec 1 150 sièges sur 1 527, soit près de 75 % des conseillers municipaux, le parti au pouvoir consolide son emprise territoriale et institutionnelle.La Commission électorale nationale indépendante (CENI) affiche une participation de 55,15 % – un chiffre qui peut sembler encourageant, mais qui reflète davantage un désenchantement modéré qu’un réel sursaut démocratique. Ni les voix des artistes mobilisés contre le scrutin, ni les revendications populaires n’auront réussi à faire dérailler une machine électorale bien huilée.Le constat est récurrent : dans plusieurs pays africains, les élections, censées être des instants d’alternance potentielle, finissent par entériner l’ordre établi. À Lomé, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) plafonne à 3 % des sièges, pendant que l’Union des forces de changement (UFC) peine à atteindre 2 %. Ces résultats traduisent un écart stratégique plus qu’un simple déséquilibre de forces.
Face à cette hégémonie, l’opposition togolaise – comme d’autres sur le continent – est invitée à sortir des schémas classiques : candidatures symboliques, discours moralisateurs, indignations rituelles. La faiblesse de l’impact électoral appelle à une relecture profonde des stratégies : mobilisation communautaire, refonte des récits politiques, alliances tactiques, et reconquête des imaginaires citoyens.La question centrale demeure : comment transformer une défaite électorale en victoire démocratique ? Au-delà des résultats provisoires, l’enjeu réel réside dans la capacité des forces alternatives à régénérer l’espoir, à rebâtir la confiance et à incarner une vision qui parle au cœur du peuple.
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