Fermeture temporaire du consulat français à Ouagadougou : symptôme d’une diplomatie en crise
Ce mardi 22 juillet 2025, le consulat général de France à Ouagadougou a annoncé la suspension temporaire de plusieurs de ses services au public, selon une note officielle publiée sur le site de l’ambassade de France au Burkina Faso. Une mesure qui, au-delà des justifications administratives, reflète le climat tendu et dégradé des relations entre Paris et les États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Aucune explication officielle n’a été donnée quant aux raisons exactes de cette fermeture, mais les médias locaux évoquent un manque de personnel consulaire, lié notamment au refus de visas pour certains agents français. Ainsi, le fonctionnement du service de l’administration des Français sera interrompu du 25 juillet au 5 août 2025, et celui des visas du 1er au 11 août.
Ce désordre administratif en apparence technique s’inscrit dans une dynamique plus profonde : celle d’une désaffection diplomatique entre la France et plusieurs États sahéliens qui, depuis plusieurs mois, remettent en question les fondements historiques de leur coopération bilatérale. Expulsions de forces militaires françaises, critiques ouvertes des dirigeants sahéliens sur la posture française, dénonciations d’accords stratégiques… la rupture ne cesse de s’amplifier.
La fermeture du consulat n’est donc pas un simple épisode logistique ; elle illustre l’érosion croissante du lien diplomatique franco-AES. Elle devrait interpeller les autorités françaises sur la nécessité de revisiter leur approche. L’heure n’est plus aux démarches unilatérales ni aux postures héritées d’un passé colonial : pour espérer une reprise sereine des relations, la France se doit de réinventer son partenariat avec les pays du Sahel en intégrant les aspirations de souveraineté, de respect et de coopération égalitaire exprimées par leurs dirigeants.
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