Cameroun : L’héritage embarrassant d’un système à bout de souffle. souffle
Au cœur de l’Afrique centrale, une anomalie politique persiste depuis plus de quatre décennies : Paul Biya, président du Cameroun depuis 1982, incarne une longévité au pouvoir qui défie toute logique démocratique et interpelle les consciences. Si certains y voient une figure de stabilité, beaucoup considèrent son maintien au pouvoir, favorisé par un parti politique fossilisé, comme une injure à l’évolution politique du continent.Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, apparaît comme le symbole d’un système verrouillé, sans véritable alternance, ni ambition de renouveau. Plutôt que de servir les intérêts du peuple, il semble prioriser la préservation d’un homme devenu l’ombre de lui-même. En maintenant un dirigeant âgé de plus de 90 ans à la tête de l’État, malgré les signes évidents de fatigue et de déconnexion, ce parti contribue à une forme de stagnation qui embarrasse la région tout entière.Un pays en décalage avec son potentiel
Le Cameroun regorge pourtant de talents, de ressources naturelles et de jeunes esprits capables de bâtir une nation dynamique. Mais ce potentiel est piégé dans une gouvernance sclérosée, où les mêmes visages monopolisent les institutions, et où la peur de l’inconnu semble justifier l’inacceptable.
Le contraste est saisissant : alors que des nations africaines amorcent lentement leur transition démocratique, le Cameroun s’enferme dans un immobilisme politique quasi monarchique. Ce décalage projette une image désolante sur la scène internationale, et renforce les stéréotypes dégradants à l’égard des peuples africains.Responsabilité collective et silence complice
Il serait injuste de réduire ce malaise à une seule figure ou à son parti. Car au cœur de ce paradoxe se trouve une faiblesse collective : celle d’un peuple qui, souvent par résignation, peur ou fatigue, a cessé de croire en sa capacité à changer les choses. Mais ce silence n’est pas neutralité. Il devient complice lorsque l’indignation s’éteint et que l’apathie remplace l’espoir.Un appel à la conscience panafricaine
Ce constat ne concerne pas que le Cameroun. Il résonne dans d’autres nations où des dirigeants, parfois octogénaires, s’accrochent au pouvoir contre vents et marées, ternissant l’image de l’Afrique et trahissant les aspirations des générations montantes. Il est temps pour les peuples africains de se lever, de revendiquer la dignité, de refuser la politique du sommeil.
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